LE RAPPORT

Entre juin et août 2024, la RSMC a mené 25 entretiens avec des jeunes Canadiens âgés de 17 à 27 ans qui ont mentionné un certain niveau de préoccupation en matière de santé mentale (par exemple, une forte anxiété, une dépression ou un recours antérieur à des mesures de soutien en matière de santé mentale). Ces personnes ont été choisies au hasard dans un groupe de répondants qui avaient récemment répondu à une enquête en ligne à l'aveugle sur la santé mentale et qui s'étaient déclarés comme ayant des problèmes de santé mentale. Une enquête en aveugle est une étude de marché qui ne divulgue pas l'organisation qui mène l'enquête ou le sujet aux répondants avant qu'ils ne la complètent. Les participants ont été dédommagés financièrement pour avoir partagé leur histoire, la RSMC s'engageant à respecter la vie privée et l'anonymat.

Ce rapport met en lumière les obstacles importants auxquels les jeunes sont confrontés pour accéder au soutien dont ils besoin, et l’impact de ces obstacles sur leur parcourse en matière de santé mentale. Malgré cette crise apparente de la santé mentale, les jeunes restent optimists quant à l’amélioration de leur santé mentale.

Dans Au-déla des chiffres : Amplifier la voix des jeunes en matière de santé mentale au Canada, nous explorons les experiences vécues par les jeunes lorsqu’ils naviguent dans les soins de santé mentale au Canada.

Les résultats soulignent que les jeunes sont confrontés è des défis importants en matière d’accès aux soins de santé mentale. Si certains jeunes sont en mesure d’accéder è des services, beaucoup d’entre eux ont encore du mal à trouver un soutien coherent, abordable et de qualité qui répondre à leurs besoins spécifiques.

Principaux résultats :

• Difficulté à s'orienter dans le système de santé mentale :

  De nombreux jeunes déclarent que la navigation dans le système de santé mentale est accablante et déroutante. Avec des processus complexes, de longs délais d'attente et des voies d'accès aux soins peu claires, les jeunes se sentent souvent perdus lorsqu'ils tentent d'obtenir de l'aide. Au lieu de chercher à obtenir des soins de manière indépendante, de nombreux jeunes s'appuient sur des réseaux informels - famille, amis et enseignants - pour les guider. Cependant, cette dépendance met en évidence un obstacle majeur : il est nécessaire d'établir des voies d'accès plus claires et plus accessibles aux services de santé mentale pour les jeunes.

  Obstacles financiers aux soins :

  L'un des obstacles les plus importants identifiés dans le rapport est le coût des soins de santé mentale. De nombreux jeunes qui ont un emploi ou qui vivent de manière indépendante ont encore du mal à se payer une thérapie, certains déclarant que même les revenus perçus au titre du salaire minimum vital ne couvrent pas le coût des soins privés. Cette contrainte financière limite l'accès de nombreux jeunes, en particulier ceux qui ne sont pas couverts par une assurance ou dont les ressources financières sont limitées.

  Prise en charge incohérente des jeunes dans les systèmes publics :

  Les jeunes qui ont recours aux services de l'assurance maladie publique font souvent état d'un manque d'uniformité dans les soins, comme des séances limitées, un manque de continuité dans les thérapeutes et de longs délais d'attente pour obtenir un soutien. Cette incohérence engendre des sentiments de frustration et peut entraver les progrès dans la résolution des problèmes de santé mentale, en particulier pour les jeunes qui ont besoin d'un soutien continu et stable.

  Stigmatisation et alphabétisation en matière de santé mentale :

  Malgré l'ouverture croissante des jeunes à la discussion sur la santé mentale, la stigmatisation reste un obstacle important. Dans de nombreuses communautés, en particulier chez les jeunes hommes, demander de l'aide pour des problèmes de santé mentale est encore mal perçu. Il existe également une lacune évidente dans la connaissance de la santé mentale, de nombreux jeunes estimant qu'ils ne disposent pas de suffisamment d'informations sur la santé mentale ou qu'ils ne savent pas où accéder à des soins appropriés.

  Utilisation des médias sociaux :

  Si les médias sociaux jouent un rôle important en aidant les jeunes à rester connectés et à accéder à des informations sur la santé mentale, ils contribuent également à des résultats négatifs en matière de santé mentale. De nombreux jeunes déclarent que les médias sociaux favorisent les comparaisons irréalistes, les problèmes d'image corporelle et les sentiments d'inadéquation, qui exacerbent tous les problèmes de santé mentale.